“Two Novels: Gaze / In the Cochlea” reviewed by Jade

O. BLAAT a su déployer une stratégie de la disparition, une conduite de la dissimulation et ce, en laissant un monde microscopique de sons, d’échos, de formes sonores proliférer sur la maille translucide de ses compositions. Des soundscapes indicibles, des clichés sonores, des concentrés de vie et d’environnement, qui s’appuient sur l’utilisation du laptop, méta-instrument s’il en est.. La translucidité de ses compositions n’empêche pas une certaine ludicité comme ce fut le cas sur ses précédents travaux, tel que “beat piece ” construit autour de samples de ping-pong. Dans cette optique c’est aussi dans l’échange, dans l’interface et les collaborations que O. Blaat trouve son équilibre ; on pense à Akio Mokuno, Aki Onda, Ikue Mori, DJ Olive, Kaffe Mattews, Sachico M, Zeena Parkins, pour n’en citer que peu. Les compositions naviguent dans un chenal étroit entre terre et mer. Les alluvions de rythmes viennent doucement tapisser le fond de la mélodie, les flux de samples irritent les berges d’aspérités numériques alors que des petits brouillards de couches électriques saturent l’air d’humidité. Helen Cho vient sertir de sa vidéo les 18 gemmes sonores de la Japonaise. Un prolongement en mouvement de l’esthétique de Keiko Uenishi.

Julien Jaffré

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