Et une excellente sortie chez Crónica, une – et que vivent les bonnes habitudes ! Issue des pensées – très – inspirées de l’Israélien Ran Slavin, The Mediterranian Drift évoque en deux fois trois mouvements les tourments du Moyen Orient, symbolisés dans le superbe tableau du peintre français Claude-Joseph Vernet Le Naufrage (visible sur la pochette et, pour la petite histoire, à la National Gallery of Art de Washington).
Au-delà de la vision quasiment métaphysique de l’¦uvre, qui trouve un aboutissement mémorable sur l’envoûtante pièce inaugurale Losing Coordinates In The Mediterranean Drift, le musicien de Tel Aviv intègre – faudrait-il écrire miraculeusement – divers éléments épars (une guitare, un brouillard électroniques, des clicks & cuts) en une symbiose à la fois grave et sensorielle. Tel un frère d’âme du Britannique de Berlin Leyland Kirby aka The Caretaker – faut-il rappeler l’ultime importance de Sadly The Future Is No Longer What It Was – Slavin développe, outre le goût des titres à rallonge, une cosmogonie allusive où l’émotion et le recueillement repoussent au vestiaire toute velléité inutile de théorisation excessive. Alors que les trois premières compositions trempent leur plume dans une nostalgie jamais gratuite ou formolée, la seconde partie trouble les repères et combat les vindictes revendicatives, laissant tout l’espace à des lendemains incertains et ténébreux. Fabrice Vanoverberg
via Le Son du Grisli