Qu’est-ce que la frontière entre le réel et ce qui ne l’est pas ? Cette question existentielle Alexander Peterhaensel se l’est sûrement posé à un moment ou un autre en créant ces trois morceaux et cette vidéo. Sur une musique des plus aérée A.Peterhaensel fait se rencontrer une électronica subtile et une mélancolie à la Philip Glass tout droit tiré de ses « Piano Solo » à la répétitivité des plus légendaires. Somme toute il nous fait rappeler très justement que la musique peut être un appel au rêve, à laisser déborder son imagination jusqu’à provoquer un détachement total aux choses de ce monde. Ce serait trop beau si la musique arrivait à nourrir son homme. La vie serait certainement plus simple. Seulement voilà rien n’est simple ici bas et les disques comme celui de Tilia n’ont qu’un effet placebo. C’est une maigre consolation surtout quand on sait que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Heureusement ici nous ne sommes aucunement déçus. Le léger spleen fonctionne à merveille sans que l’on ait à faire d’efforts particuliers. On regrette que le disque soit un peu trop court car on aurait aimé se noyer un peu plus dans ces ambiances hivernales à la beauté évocatrice.
Pour ceux dont l’imagination fait cruellement défaut la quatrième plage permet de mettre en images les morceaux précédent. Certains resteront dubitatifs devant ce petit film abstrait, mais il correspond assez bien à l’idée de ce qu’on pouvait se faire de la musique de Tilia. En tout état de cause « Vous Rêvez / Vous Ne Rêvez Pas » est de ces albums revigorants qui vous aide à relativiser beaucoup de chose dans ce monde qui fonce tête baissée sans trop savoir où il va. 30 minutes finalement ce n’est rien du tout. On peut faire l’effort de se pencher sur le cas Tilia sans avoir eu l’impression de perdre son temps. La limpidité de ce disque devrait permettre de commencer l’année avec un peu plus d’humanité. A vrai dire on en aurait bien besoin.
Fabien