Alexander Peterhaensel, l’homme qui se cache derrière le projet Tilia a un long passif dans la réalisation d’installations vidéos et de performances multi supports, données au quatre coins de la planète, d’Agadir à Cuba, de Londres à Zurich. Il a aussi réalisé des clips vidéos et des projections dans les concerts pour le compte de Jasmin, Carrera ou Bruchstuecke. Pour autant, ce lien intime avec le son et l’image l’a amené à intégrer à loisir le line-up de divers groupes ; LaliPuna, Realtime Research, well well well, Bertie und die Blumen, Carrera, Sonoaviatik…) Ici, c’est son projet solo qu’il défend. 30 minutes d’un mix mêlant de manière subtile musique minimale américaine (Steve Reich, michael Nyman en tête) électronique sound et petites mélodies intimistes du dedans A la différence des productions antérieures de Cronica, ce disque n’est pas effrayé par la mélodie et dispense durant le fil de l’album une musique profondément harmonique. Des pièces calmes, jouées le plus souvent au piano, dont l’originalité se dissimule dans leurs aspects répétitif et fragile, couvert de scories électroniques. Ecouter Tilia, c’est tomber sur de vieilles photos sépia déchirées et jaunies par les traces de scotch couvert d’un léger halo de poussière. Très bon. Pour ne pas mentir à sa nature profonde, Tilia joint en fin de disque une vidéo d’une très belle facture A noter la présence de Christian Schwenkmaier et de l’organe vocal de Jo Morgan.
Julien Jaffré