Cronica continue son lent et passionnant travail d’archivage, compilant / redéployant / réorientant sans relâche ses multiples projets sonores, s’attachant autant que faire ce peu, à parcourir, à détailler la multiplicité des approches émergeantes dans les sphères oubliées des musiques non-conventionnelles, qu’elles soient d’ordre expérimentales, électroacoustiques, ou non directives. 2 nouvelles productions, respectivement étiquetées Cronica 007-2003 et Cronica 007-2003 viennent clore l’année en beauté et éclairent 2 approches singulières.
SUMUGAN SIVANESAW et DURAN VAZQUEZ, pour leur part, n’ont visiblement pas envie de transiger avec la musique. L’idée de regrouper 2 artistes en un album (3 si l’on considère les travaux graphiques de pochettes assumés par Maia Gusberti ) offre ceci d’excitant à l’auditeur, qu’il oblige celui ci à la confrontation, à l’analyse croisée de deux univers, aussi proches et nuancés puisse t’il être. Une réflexion sur le mode de l’échange, du comparatif. Le croisement improbable d’un Australien, Sivanesan parti du rock pour s’amarrer quelques années plus tard à l’expérimentation électronique sans négliger le support visuel au détour d’installation vidéo.
En ligne de mire, cette nécessité de créer des formes expérimentales libres de tout conditionnement, de toutes fixations, assujetties à un quelconque format narratif. Les travaux de l’Australien semblent obsédés par la notion d’Espace, de spatialité, et des moyens mises en |uvre pour les ausculter, les observer et à fortiori en comprendre la dimension. Sa contribution au final se situe quelque part entre une forme atténuée de bruit blanc, quelques chose comme du bruit gris, de l’easy listening de feed back, de l’expérimentale lo-fi Duran Vazquez est un autodidacte de la pire espèce, de celle qui assume ses lacunes et s’en sert pour faire prospérer de nouveaux axes originaux (autant que faire se peut) à la musique ; Son travail est l’expression d’un détachement voulu, souhaité de toutes conventions sociales, de toutes normes ou balises du langage musical. Une tâche d’oubli sur soi, sur sa culture musicale partiellement réussie puisque son travail reste référencé, sorte de mouvements continus, d’ondulation mélodique entre Ambiant et Techno minimaliste.