Mathias Delplanque est un sculpteur de sons, agençant les field recordings et les notes sporadiques sur son nouvel album Témoins. Il est l’assembleur de vérités unies par le collage de contrastes mouvementés et de quiétude nocturne, desquels s’échappent les bruits de faunes enfouies derrière les grandes herbes de la poésie.
Témoins possède une narration radiophonique qui n’a pas besoin de mots pour véhiculer son histoire, parcours cabossé, entrecoupé de pause et de bifurcations vers des sphères aux vagues aériennes, gorgées de pluie et de respirations, de portes qui claquent et de xylophones en suspension, de chants d’oiseaux et de foule lointaine.
Mathias Delplanque canalise les grondements, leurs offre une issue de sortie vers des histoires aux retournements gravés dans les sillons de spirales agitées. Pas besoin d’expliquer, juste ressentir ce trop plein de réalité broyée et déposée sur une toile de jute aux mailles souterraines, longue glissade vers des rêves au gout de vestiges de surfaces poreuses et de béton désarmé, déshabillés de leur intimité. Superbe. Roland Torres