Inclassable, l’Autrichien Pure n’a jamais cessé, au fil d’une discographie longe et aventureuse, marquée par une pléthore de collaborations, de refuser toutes les frontières et toutes les chapelles. Tour à tour proche du glitch, du hardcore, du jazz expérimental, de la musique concrète et même du dark ambient, Pure est partout, et surtout lè où l’on ne l’attend pas. Hétéroclite au possible, Ification (on notera le jeu de mot facile) apparaît donc comme un “résumé” de tout ce que Pure est capable de produire dès lors qu’il est correctement entouré. Aidé ici par la guitare samplée de Christoph de Babalon, il se fait bruitiste (“Fire”) avant de virer à la BO lancinante pour film post-apocalyptique soulevée en fim de parcours par la batterie de Martin Brandlmayr (“After the Bomb”), tourne au glacial, ose les cris et les crissements (“Sonomatopoeia”) ou la claque sans rémission (“Iron Sky”). Dense et varié, Ification nécessite pas mal d’écoutes afin d’être apprivoisé dans sa globalité, mais c’est un effort qui en vaut la peine, tant il révèle l’étendue du talent d’un artiste qui a parfois tendance à se disperser, mais n’en demeure pas moins une référence incontournable. Jean-François Micard