“Lovely Banalities” reviewed by Liability

Lovely Banalities
Après avoir sorti une longue pièce électronique de 54 minutes (Frozen Time) sur mOAR (sous label de and/OAR) disponible en téléchargement, Gintas Kraptavicius aka Gintas K s’est mis en tête de donner une consistance artistique à ces moments du quotidien, ces sons auxquels on ne fait attention qu’inconsciemment tellement ils sont ancrés en nous et qui provoqueraient une certaine perturbation s’ils venaient à disparaitre. Lovely Banalities, ce titre n’est donc pas un hasard. Gintas K s’est évertué à recueillir chez lui à Marijampole les sons qui lui sont familiers et les ont associé à une musique électronique minimaliste et conceptuelle. Evidemment, l’ambiance est des plus intimiste. On pourrait rester immobile, laisser le temps s’écouler et ne faire qu’écouter cette musique curieuse et minutieuse qui s’installe durablement dans notre cerveau. Ce n’est pas une musique que l’on retient ou que l’on pourrait fredonner. Gintas K n’est pas dans une optique de construire des morceaux aux formes classiques couplet/refrain. Le lithuanien bâti une musique plus aléatoire, diffuse et qui, ici, fait appel à des émotions enfouies. On devrait se sentir en sécurité mais les choses ne sont pas aussi simples.

Qu’on ne s’y trompe pas, Lovely Banalities est une oeuvre ultra-personnelle et qui, en premier lieu, ne parle qu’à son auteur. Ici Gintas K nous ouvre sa porte et nous fait partager son quotidien. Il n’est pas toujours facile de s’y identifier mais on reconnait sans peine que les créations de Kraptavicius dépassent l’ordinaire. Ce disque fait cotoyer l’abstrait et le mélodique, le sensoriel avec le virtuel, tout ce qui pourrait s’opposer chez des musiciens aux conceptions trop classiques. Gintas K, lui, prend ce risque aussi parce que le concept de l’album l’exigeait. Le résultat est souvent étonnant, clair, d’une évidence à toute épreuve. Le sentiment que Gintas K a voulu faire passer n’atteint pas forcément l’auditeur mais, dans l’absolu, on est happé par la beauté même des morceaux. Il suffit juste de se mettre en tête quel était l’objectif de l’artiste pour porter un regard différent, plus juste sur ce disque et ne l’apprécier que mieux. Fabien

via Liability

Leave a comment