L’annonce d’un disque collaboratif entre Lawrence English et Stephen Vitiello nous laissait supposer un album d’ambient fait de longs titres dans lesquels des nappes sont mises en place et se trouvent parsemées de quelques glitchs. Précisément, c’est ce que nous offre Crónica Electronica sur cet Acute Inbetweens qui voit à nouveau l’artiste australien opérer avec le concours d’un autre musicien.
Afin de ne pas se limiter à la simple superposition de textures, les deux intervenants rajoutent donc régulièrement des mini-craquements, des petites notes disséminées propres à conférer une dimension légèrement sub-aquatique à l’ensemble (Soft Plastic Shell) ou des sonorités plus acérées et pointues (Tickled Inside). À d’autres moments, c’est l’aspect plus lumineux des nappes, ressort régulier des compositions de Lawrence English, qui est mis en exergue (La Voix Est Absente, uniquement instrumental, à l’image du reste de l’album, comme il se doit). Et même lorsque des éléments semblables à des déchirures apparaissent, ce caractère lumineux ne s’évanouit pas pour autant, renforcé par les boucles d’orgue d’Andrew Deutsch (Exposure In Relief).
Dès lors, parvenu au terme des quarante minutes d’Acute Inbetweens, on regretterait presque qu’il soit déjà terminé ; constat suffisamment rare au sujet d’un disque ambient pour être souligné comme il se doit. François Bousquet
via Etherreal