Entamée en 2006 en Australie, cette collaboration entre le fondateur du label Room40 Lawrence English et l’Américain Stephen Vitiello, a pris le temps de croître et de se développer de manière organique, chacun s’envoyant par e-mail idées, sons et ébauches de titres pour arriver à un résultat qui combine l’approche “mélodique†de Lawrence English, qui compose habituellement des nuages cristallins vibrant de micro-événements et celle, plus minimale et centrée sur le drone, de Stephen Vitiello. En choisissant de se concentrer sur des environnements, réels ou recréés à partir de l’imagination, le duo ouvre ainsi la porte à tout un champ d’exploration, où des field recordings si retravaillés qu’ils en deviennent la plupart du temps méconnaissables, deviennent des vagues fluides dissimulant dans leurs replis des grappes de notes indistinctes, des rythmes microscopiques et cascadants. Rarement on a entendu autant d’activité dans un drone, décelé autant de solidité, de force, dans des amas gazeux. Magnifiquement composé, cet album tout en subtilité qui révèle de multiples surprises à chaque nouvelle écoute de ses cinq longs titres, a également des vertus profondément hypnotiques, telles que le drone nous en offre trop peu. Jean-Fränçois Micard