“eins bis sechzehn” reviewed by Revue & Corrigée

eins bis sechzehn
Une exploration acoustique et visuelle d’anciens hòtels en ruine, à différentes périodes. La photographe Julia Wienmann (don’t les clichés ne sont pas sans rappeler ceux d’Yves Marchand et de Romain Meffre dans The Ruins Of Detroit) et l’artiste sonore Ephraim Wegner poursuivaient manifestement un même objectif: celui de capter non seulement l’état actuel de ces lieux mais aussi ce qui subsiste de leur passé ainsi que leur devenir potentiel. Il y a tout un imaginaire rattaché à ces bâtiments. Les individus qui y ont logé n’ont laissé aucune trace de leur passage, et pourtant… les halls, les couloirs, les ancienns chambers semblent toujours peuplés de petites histoires individuelles, comme autant de tranches de vies que l’on oeut invoquer à volonté. Par ailleurs ces lieux ne sont pas uniquement désafectés car, comme le font remarquer Julia Wienmann ey Ephraim Wegner, la végétation s’y installe oeu à peu, des animaux y trouvent refuge, des riverais viennent y chercher des matériaux, des gens de passage s’y abritent, on vient y faire des graffitis… tout un univers que les artistes parviennent à suggérer en combinant leurs approches.

Ephraim Wegner a affectué un travail sonore d’une grande qualité, en s’interessant tout autant à l’environement qu’aux vibrations et fréquences émanant des bâtiments eux-mêmes, de sorte que l’on ressent à la fois la pesanteur de ces structures architecturales dépouillées et la respiration du dehors, où le quotidien suit son cours. La pièce et les photos on un ordre précis et font l’effet d’un travelling qui finit par nous conduire vers l’extérieur. La dernière photo est comme un clin d’oeil poétique avec tout en bas une personne seule face à l’étendue de la mer, tout en haut un avion envolé vers d’autres horizons.

Ce que l’on pourrait reprocher à cette belle réalisation c’est la durée, peut-être trop brève, du disque: à peine plus de 20 minutes, tandis que les séries de potographies suggèrent une temporalité relativement longue.

Yann Leblanc