Chez Joaquim Vitor, infiniment grand et infiniment petit forment un tout qui aime se conjuguer au pluriel, faisant valser les concepts d’intériorité et de spatialisation, de collage et de de mémoire, pour un assemblage qui voit sa propre histoire fusionner avec celle plus vaste de l’humanité.
Les interférences semant le désordre sont agencées de telle manière à ce qu’elles régulent une certaine idée du chaos. Celui engendré par l’homme sur son environnement, déployant tout son ingéniosité pour tenter de percer les secrets d’une nature aussi fuyante que les courbes de l’arc-en-ciel.
Geography fait appel aux sens cosmiques et à ceux que l’on apprend à enfoncer dans les profondeurs de sa mémoire, formant un bloc monolithique aux secousses permanentes et subtilement sublimées. Aux croisements de l’électro-acoustique et du sensitif, Vitor Joaquim dessine des montagnes aux cimes enfouies dans une nature aux brouillards denses et enveloppants, à travers lesquels on discerne les éclats d’une histoire en mouvement, faite de jonctions et de hasards, d’incidents et de météorologies transversales, où les mélodies se cachent pour fuir la lente agonie du temps. Envoutant. Roland Torres