“Still Important Somekind Not Normally Seen (Always Not Unfinished)” reviewed by Etherreal

Si l’ensemble du catalogue du label portugais est assez expérimental, on tient ici peut-être l’oeuvre la plus difficile d’accès que l’on ait pu écouter sur celui-ci. Difficile de dire donc si cette impression est due à la matière originelle, à savoir ces deux concerts du trio australo-islandais, ou bien au montage de Robert Hampson. Chaque morceau utilise d’étranges sonorités, mélange des produits électroniques (grésillements, craquements, souffles, frétillements) et ce qui semble être des sons concrets retravaillés pour mieux s’intégrer aux sonorités électroniques. Ceux-ci restent généralement au second plan, servent à créer une ambiance souvent sombre et inquiétante, évoquant une forêt hostile sur la piste 5 ou une pluie battante un peu plus loin.

Si le trio s’amuse à mélanger toute sorte de sources sonores, les trois artistes font également s’entrechoquer toute sorte de styles de composition. En effet, si la construction finale reste très abstraite, on retrouve ici ou là quelques éléments sur lesquels l’auditeur peut se raccrocher : une sorte de mélodie minimale et répétitive sortie d’une vieille machine et cherchant à imiter une voix et quelques jolies montées de nappes sur la piste 6, une espèce de fanfare numérique hésitante en fin de piste 4, mais aussi des rythmiques inattendues et parfois même sautillantes sur la piste 7, ou simplement efficaces sur le morceau suivant. Les amateurs de calme préférerons l’intro et la conclusion de l’album, avec la construction d’une superbe mélodie à partir de résonances métalliques pour commencer, ou des nappes de laptops et imitations de choeurs sous-marins pour conclure.

Peut-être pas le cadeaux idéal pour ces fêtes de fin d’année, à moins de bien connaître l’heureux bénéficiaire du présent, cet album reste difficile d’accès mais recèle quelques surprises bien cachées pour qui lui accordera toute son attention.

Fabrice Allard

Leave a comment