“Unfurling Streams” reviewed by Ether Real

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Depuis qu’on l’a découvert en 2011, Monty Adkins apparaît régulièrement sur ces pages avec un plaisir renouvelé. C’est chez Audiobulb qu’on le découvrait mais son champ de travail est assez large et lui permet d’apparaître sur des labels aussi variés que Signature (le label de Radio France) ou encore empreintes DIGITALes. On a cette fois la surprise de le retrouver sur la structure portugaise Cronica pour qui il avait déjà sorti un EP digital en 2014.

Pour schématiser, disons que Monty Adkins compose une musique ambient glitchy, piochant tour à tour dans les codes de l’electronica et des musiques néo-classiques. Pour arriver à ce style, on trouve généralement dans ses productions une base acoustique (tintements, clarinette…) et des traitements numériques, sonorités, effets, collages. Le procédé est ici repris en utilisant de nombreuses sonorités métalliques (tintements, résonances, grincements) en privilégiant un style ambient. Quelques tintements limpides, une résonance qui se prolonge à l’infini, des notes qui s’enchaînent et se croisent lentement, une poignée de bruissements et bouillonnements électroniques en arrière plan, c’est à peu près tout ce qu’il faut pour construire le très beau ufs_2.

Très beau, c’est un qualificatif que l’on pourrait utiliser pour décrire chacune des 6 pièces qui composent cet album d’une ambient délicate, précise, précieuse par endroit trouveront peut-être certains. L’album est extrêmement homogène puisque le style est strictement identique au fil des 45mn que dure cet album. Mais il arrive par endroit que le terrain soit un peu plus accidenté, à l’image du superbe ufs_3 qui gagne en relief quand ses subtiles mélodies sont appuyées par des basses profondes, et en richesse avec ses glitchs et claquements frétillants. Même constat sur ufs_5 et des élans grésillants qui finissent par exploser en vol.
On notera quelques titres un peu plus expérimentaux comme ufs_4 avec des mélodies plus discrètes et une musique qui s’appuie plus sur des petits bruitages qui nous laisse une impression générale de field recordings nocturne. Pour le reste, on a plus l’impression de faire une sieste dans un jardin ensoleillé, à se laisser bercer par le scintillement des rayons du soleil sur un plan d’eau. Ainsi les tintements de ufs_5 sont lumineux et prennent le temps. Une ambiance qui se prolonge sur le dernier titre qui fait une belle synthèse entre finesse acoustique, profondeur de quelques basses pour gagner en relief (on est ici proche de gongs), et légers frétillements de souffles et textures pour leur aspect organique.

Un album fidèle à ce que l’on pouvait attendre de Monty Adkins, une belle ambient qui mêle habilement électronique et acoustique. Fabrice ALLARD

via Ether Real