2 nouveaux albums viennent enrichir le panorama électro-acoustique du label Cronica qui consomme une nouvelle fois son appétit pour les collaborations croisées. 5ème production au banc d’essai des Product series, le duo Freiband/ Boca Raton est constitué pour sa partie droite de Frans De Waard qui présente ici la dernière émanation en date de son esprit Schizophrène, FREIBAND. Débuté en 2001, ce side project aux travaux de GOEM, ou de MIMEO a déjà sorti 3 albums et plus récemment une contribution pour le label Cocosolid city. Enregistré pour partie en session live au Muziekcentrum et à l’Errational courant 2004, Replay, est une extrapolation de l’album Microbes sans en être une réinterprétation.
Texture, Volume, Flux et reflux et espace temps,voici la marque de fabrique du sieur de Waard où la sensation prend fréquemment le pas sur la réflexion. Une esthétique coincée quelque part entre une hypothèse post-industrielle et environnementale où de lentes nappes de grésillements submergent peu à peu l’auditeur. Une profonde et paisible apnée, totalement envoûtante. Martin Tellinga /Boca Raton pour sa part, a débuté son projet 16 ans auparavant, disséquant et ré-assemblant depuis cette époque sons concrets/acoustiques et éléments synthétiques pour une réflexion mêlant sons naturels et créations artificielles plus abruptes que son co-listier (dans l’esprit d’un Björgfulsson). Bien moins porté sur les ciselures sonores et autres détails fragiles du tympan, King Glitch est l’hérétique progéniture du duo Islando-Suédois composé de Björgulfsson et Ohlsson. Hérétique dans la mesure, où il donne, au détour de ce projet une forme ” structurée et mélodique ” à leurs pulsions sonores ( dansantes !) , un essor à leur tendance hédoniste, un appétit certain pour la destruction qui prend ici les atours d’une sorte de minimale techno claudicante, ponctué de sonorités annexes. Pourtant, loin de cette frange techno, le propos est principalement à l’excentricité, à la débauche surréaliste, comme un pendant musical de l’univers Gonzo d’un (Feu) Hunter S Thompson. La dérive free n’est jamais loin est nous entraîne dans des climats versatiles, tendus ou apaisés, virevoltants ou horizotaux. On ne s’attendait p s à moins d’éclectisme de la part de Heimir Björgulfsson, plongé depuis nombre d’années dans une réflexion autour de la dichotomie sons naturels/ sons digitaux, tiers de Stilluppsteypa (près de 20 albums) , Vacuum boys ou en solo (7 albums) et accessoirement boss du très pointu label FIRE INC. Jonas Ohlsson, quand à lui à un parcours plus discret, avec quelques enregistrements de ci-delà pour Staalplaat et ReR. Fans de Whitehouse, residents, Zoviet France ou Smersh, il a su pervertir son amour de la musique post-industrielle à ses goûts plus récents. Les 2 hommes ont par le passé déjà collaboré, en 2001 sur Staalplaat (Unspoken Word Tour) et en 2003 sur Botrop Boy ( Fur Your bears only) Un vrai grand moment d’hallucination rythmique pour 2 musiciens qui nous avaient pourtant par le passé habitués à un certain ascétisme dans la création.