“Berlin Backyards” reviewed by D-Side

Berlin Backyards
Résident berlinois depuis sept ans, Gilles Aubry s’est naturellement intéressé à l’espace sonore de sa ville d’adoption, et a choisi de se concentrer sur ses aspects les moins “glamour”, les moins signifiants et chargés d’histoire, que sont les arrière-cours, ces lieux interstitiels entre deux réalités. Considérés comme des non-sites dans l’architecture, ces espaces sont pourtant ceux que donnent cie à la ville, en abritant tous les éléments techniques de l’aire urbaine, des générateurs électriques aux poubelles ou aux sorties de systèmes de ventilation. Mais en explorant ces lieux, micros en main, Aubry y a aussi découvert une fort présence de la vie animale, qui se fraye évidemment un chemin dans son paysage sonore. Très peu arrangé, Aubry se contentant de magnifier tel ou tel élément de son sujet, Berlin Backyards est un album fortement marqué par le field recording et ne s’éloigne que rarement du pur aspect documentaire, ce qui n’a aucune importance, tant le simple mouvement combiné des bruits de l’activité humaine (un chantier au loin, le passage des voitures), des sons des bouches de ventilation, du grésillement électrique et des chants d’oiseaux suffit à rendre l’album captivant, comme un voyage immobile au sein d’un territoire dé-réalisé, mais infiniment riche en surprises. Jean-François Micard

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