Lawrence English ou l’art de cultiver les paradoxes, tel pourrait être le sous-titre d’un album étonnant. Car de toute évidence, la musique de l’artiste australien n’évoque jamais les plages pour surfeurs ou les zones infestées de crocodiles de son pays. A cent mille lieues de là , c’est dans les contrées froides et brumeuses que cet ami de DJ Olive, Tetuzi Akiyama et Janek Schaefer nous entraîne (alors que le disque est produit à partir de sons et de souvenirs collectés en Asie Pacifique) et de temps à autre, des rumeurs hostiles et effrayantes, sorties d’un lagon hanté de monstres carnassiers, évoquent plus un marais putride d’Estonie qu’un atoll polynésien de carte postale. Quant à savoir si vous aurez envie d’y replonger souvent, vous êtes le seul à connaître la réponse.
Fabrice Vanoverberg