“Product 05” reviewed by Feardrop

Témoignage de concerts enregistrés au festival hollandais Earational (2004), ce split-CD est plus qu’une rencontre de circonstance. Freiband est l’un des alias les plus récents de Frans de Ward (Beequeen, etc.), et Boca Raton est le project musical de Martijn Tellinga – les deus hommes ont travaillée côte à côte pendant plusieurs années au magasin Staalplaat d’Amsterdam. cette connaissance que l’n suppose profonde a sans doute gouverné le choix de la cohabitation. C’est le moment d’entendre ce qui les rapproche et ce qui les sépare musicalement. Freiband est voisin, parmi les autres projects de F. de Waard, de Goem. Les sons y sont aussi abstraits, mécaniques, résonants et infra. Ils semblent émis par le coeur de la machine, ce qui, prosaïquement, est avéré. F. de Waard travaille sur des disques durs griffés, avec lesquels il traite et séquence sa banque de sons. C’est une musique intensément sombre, à rapprocher des magmas analogiques de Pan Sonic, mais rarement la pulsation y est admise – seules quelques oscillations de transmission hertzienne affichent un rythme soutenu, à l’horizon. C’est la traversée d’un paysage faiblement vallonné, de ses accidents discrets, de ses colonies d’insectes virtuels, le crépitement servant de texture plus souvent que de rempart. Le ciel qui le couvre est une nappe élégiaque, lointaine et voilée par les condensations de vols de criquets cuivrés.

Ce n’est pas un morceau en commun qui assure la transition entre les deux projects, mais una plage de quelques secondes de silence. L’univers de Boca Raton n’est pas radicalement étranger à celui de Freiband. Il en est frontalier et connaît pour l’essentiel la même topologie. Mais son premier versant est plus hydraté, de nombreuses sources de drones métalliques coulent et s’entrecroisent. Ils cessent parfois leur course étrangement, disparaissant au profit de minuscules manipulations craquantes. C’est que Boca Raton se veut um lieu équilibré de rencontre et de mixité entre les captations concrètes et leur traitement analogique. Mais cetter étendue, contrairement à celle de Freiband (et ce n’est sans doute ce qui rend son écoute moins passionnante), n’est pas peuplée, livrée uniquement à son esthétique aride… jusqu’à cette tardive apparition de chants d’oiseaux, une épiphanie lumineuse qui se reflète dans les soubassements de morceaux suivants: en quelque sorte la naissance dew la réverbération.

DB

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