“Product 05” reviewed by Liability

Le cinquième volume de la série Product réunit deux grosses pointures de la musique électronique expérimentale de ces dernières années : Freiband aka Frans De Waard et Boca Raton aka Martijn Tellinga. Tout du moins Freiband et Boca Raton auront su se faire remarquer avec leurs albums respectifs (Microbes et Homeward pour De Waard, Enzo/Further pour Tellinga). Franz De Waard a également un vécu plus lourd tiré de son expérience avec les formations Kapotte Muziek, Beequeen et Goem. La rencontre des deux hommes a eu lieu pendant le festival du EARATIONAL 2004 à Hertogenbosch. Ce Product est le résultat de leur deux sessions live qui sont toutes deux portées par un minimalisme glacial aux intonations de musique concrète et qui font également références aux installations sonores pour les manifestations d’art moderne. Si la partie de Freiband (Replay) est basé sur son propre travail réalisé sur Microbes, celle de Boca Raton (Crop) a été faite en vue du festival. C’est un détail me direz-vous. Oui, et cela n’enlève pas l’intérêt que l’on pourra trouver à l’une ou l’autre des interventions.

Dans ces ambiances lunaires on ne pourra s’empêcher d’avoir cette impression de solitude. La musique produite par les deux hommes est âpre, désertique à la limite de la désincarnation et ses incursions timides dans une veine bruitiste renforcent ce sentiment d’une musique autiste et rêche mais réellement belle. On se voit bien écouter ce disque dans une pièce d’un m² et d’y trouver un réel plaisir. Entre musique acousmatique et le post-industriel, les deux hommes nous offrent deux performances sombres et opaques d’une force non pas rare mais brutale et sans concessions. Que ce soit chez Freiband ou chez Boca Raton on assiste à un découpage sonore à la précision millimétrique qui ne s’embarrasse jamais d’effets de style. La sobriété du disque est aussi une marque d’humilité. Nous ne serions donc que peu de choses et la musique n’est rien si ce n’est le fruit de notre propre imagination. Ici elle est fertile et s’écoute religieusement.

Fabien

“Product 05” reviewed by Vital

New sequence in the Product series on the label Cronica, where 2 artists share a CD. Now it’s a Dutch affair, with both Freiband and Boca Raton coming from The Netherlands. As I understand from the cd-cover, these are live recordings from March 25th 2004, made at the Earational festival for electronic music and audioart that year.

Freiband’s part is called ‘Replay’ (probably because, as it says on the cover, it’s loosely based on the previously released ‘Microbes’ cd) and it consists of 11 mostly shorter pieces-tracks which are mixed altogether in one whole piece of almost 30 minutes. The music is shifting around the ideas of presenting and (re)interpretating various aspects of sound, doing that in different manners, repetitive, loosely atmospheric or crackling, grainy ambient/industrial etc… A study of sound, best thing to do is just sit back, light a cigar maybe and enjoy it.

I’ve heard enough from Boca Raton before, on the labels Korm Plastics and Absurd, and his sound is easier to describe it as electro-acoustic/musique concrete, it would fit nicely in the catalogue of the label Ambiances Magnetiques I think. However, that’s a wider frame where he operates. Boca Raton shapes and designs his music in a more asymmetrical way, but with a strong focus and attention to what’s happening, aiming to surprise in that matters. So, maybe light another cigar, still sitting back and enjoying the second half of the cd. Both impressive adventures in sound, some of the best I’ve heard this year in these musical styles. Only one thing – I knew since some time that this cd was to be released, but I thought it will be a collaboration of the two artists, music they’ve made together. Perhaps that’s something to think about?

Boban Ristevski

“Product 05” reviewed by Etherreal

Nouveau split de la série Product de chez Cronica, qui nous permet de découvrir cette fois Freiband, que l’on connaissait auparavant en tant que membre de Goem (Raster Noton, Noise Museum), mais qui a déjà sorti quelques albums solo, notamment chez Ritornell. On ne connaissait pas non plus Boca Raton, et l’on découvre que c’est en fait le fondateur du label Stitching Mixer dont nous avons déjà parlé lors de la sortie des mini-CD d’AGF ou Lionel Marchetti.

Ce cinquième volume de Product est donc l’occasion de découvrir deux artistes, avec pour chacun d’eux un live enregistré alors qu’ils se produisaient au EARATIONAL Festival en mars 2004.

Alors que cette série est l’occasion de rapprocher deux artistes d’univers un peu différents, on se trouve ici avec d’une part deux musiciens qui ont partagés la même scène à la même époque, mais surtout deux artistes qui partagent un même univers, sans concession, et difficile à appréhender. En effet, Freiband et Boca Raton oeuvrent dans un style expérimental et minimal, avec des bruitages généralement abstraits, a priori purement électroniques, et qui paraîtra complètement hermétique à ceux qui ne sont pas sensible à ce genre de travail sur le son.

Pour notre part, on appréciera la performance de Freiband qui se charge de la première moitié de l’album, parvenant à dégager une certaine sensualité de ses machines. Ses graves ronronnements et chocs se révèlent inquiétants sur Crystals, ses chocs frétillants nous font penser à un pic-vert sur Regrets, ou des oiseaux qui caquettent sur Hours. Sa palette sonore est riche en drones, souffles, grésillements, crépitements, ronronnements, et il organise sa toile en longues superpositions de couches progressives, formant au final une plage expérimentale mais ambient d’une trentaine de minutes, plutôt agréable.

Si Boca Raton utilise plus ou moins le même matériau de base, il donne l’impression quant à lui de vouloir rester imprévisible. Moins de systématisme dans la forme pour un résultat plus chaotique donc mais aussi plus minimal, utilisant le silence comme un son à part entière. Son jeu est à rapprocher des expériences électro-acoustiques ou concrètes, d’autant plus qu’il utilise des sons réels, des field recordings, comme en témoigne cette apparition de chants d’oiseaux sur Circle ‘ 7. Autre exercice de style assez commun dans ce genre musical, la tentative d’imiter des sons réels avec des machines. Ainsi on peut penser à des feuilles qui courent sur le sol au gré du vent (Circle ‘ 4), une voiture qui roule sur des graviers ou des pas sur des feuilles mortes (Circle ‘ 6), un avion qui traverse le ciel (Circle ‘ 8), mais au final on se demande si ce n’est pas nous qui essayons de trouver quelque chose à quoi se raccrocher dans ce dédale abstrait.

On sort donc un peu déçu par ce cinquième volet qui répond complètement à l’exigence du label portugais, mais qui risque aussi de laisser quelques auditeurs sur le palier. A réserver aux plus exigeants ou difficiles.

Fabrice Allard

“Product 05” reviewed by All About Jazz

Freiband e Boca Raton sono due progetti elettronici ideati dagli olandesi Frans de Waard e Martijn Tellinga, autori rispettivamente di Replay e Crop, performances registrate dal vivo all’edizione 2004 dell’EARATIONAL festival di musica elettronica di ‘s-Hertogenbosch in Olanda. Pubblicato dalla Cronica, Product ritrae le due esecuzioni. Qui abbiamo a che fare con due esempi di arte concettuale, sui quali e’ bene sospendere qualsiasi giudizio formulato secondo i canoni estetici consueti. Infatti, de Waard ha riprocessato registrazioni effettuate con chitarre, organo, batteria attraverso il processo dello scratching su hard disc, rendendole in una forma irriconoscibile, ironicamente definita pop music. Tellinga ha manipolato e sintetizzato una notevole massa sonora, focalizzando l’attenzione su densita’, volume e durata.

“Product 05” reviewed by Octopus

En attendant la parution imminente de Leise, le troisième album du projet Freiband mené par le néerlandais Franz de Waard, le label portugais Cronica fait monter l’eau à la bouche avec un exercice live particulièrement réussi entre l’éminence grise de Staalplaat et son compatriote Martijn Tellinga, aka Boca Raton. Un rendez-vous stylé pour amateurs de sensations électro-acoustiques sombres.

C’est à l’occasion de l’édition 2001 du Earationnal Festival de Bois-Le-Duc en Hollande que les destins sonores de Freiband (Franz de Waard) et de Boca Raton (Martijn Tellinga) se sont croisés, le temps de deux lives réunis ici pour la postérité par le relevé sonographique établi par Cronica et présenté sous la sobre étiquette Product. En jouant sur les mêmes matières, denses et recroquevillées sur leurs bases, sur les mêmes textures, alternances de micro-organismes grésillants et de déviances électriques consommées, sur les mêmes altérations du volume, entre flux bruyant et reflux lancinant, Freiband et Boca Raton offrent des vues communes sur les liaisons vertueuses des manipulations électroniques et des sources concrètes. On retrouve bien évidemment chez Franz de Waard, familier des effusions bruitistes de ses projets Kapotte Muziek, Goem ou Beequeen, une propension plus jubilatoire à la manipulation frontale du spectre sonore et à la découpe de basses vrombissantes qui surgissent à demi couvertes. Tandis que dans les cycles de Crop, Martijn Tellinga éclaire davantage sa musique d’ouvertures environnementales, d’abstraction ambiante puisant dans les champs les plus noirs de l’acousmatique. Mais à l’arrivée, les efforts de ce précieux binôme se rejoignent dans une boucle compulsive qui relie les deux performances au plus fort de l’écoute, comme un dialogue rassérénant entre les deux encéphales d’un même cerveau, entre les deux lobes d’un même cœur. Munissez-vous de vos stétoscopes et respirez un bon coup.

Laurent Catala

“Product 05” reviewed by Bad Alchemy

Martijn Tellinga aka BOCA RATON ist in Amsterdam mit Stichting Mixer selbst Herausgeber einer Split-Reihe. Kein Wunder daher, dass er nach seinem Kapotte Muziek by-Split mit Richard Chartier (-> BA46) nun neben Frans de Waard, der dabei seine FREIBAND-Maske aufgesetzt hat, mit Product (Crónica 019~2005) auf der fünften Ausgabe der Crónica-Splitreihe zu finden ist. Freibands Ästhetik bestand bisher darin, Beequeen’sche Gitarren-, Drums- & Orgelsound oder Popmusik der End-70er/Früh-80er bis zur Beinaheunkenntlichkeit zu verfremden und quasi davon nur den Hauch und synästhetischen Eindruck von ‘Pop’ oder ‘Wärme´ abzuschöpfen. De Waards Beitrag, ‘Replay’ basiert auf dem Material des Freiband-Debuts Microbes. In einer 11-teiligen Serie variiert er, live auf dem EARATIONAL 2004 in ‘s-Hertogenbosch, per Laptop die Körnung der Muster im Rahmen konsequenter Selbstähnlichkeit. Es is so eine ‘flache’, ambiente Mikroelektronik entstanden, sirrende, surrende Vibrationen, Repititionen knarrender Klangbänder, perkussiver Schläge, bebendes Geflatter, knisterndes Gebitzel in immer wiederkehrenden, sich leicht verschiebenden Schüben. De Waard bereitet zur Zeit für Crónica seine dritte Freiband-CD vor nach Microbes (Ritornell, 2001) und Homeward (Bottrop Boy, 2002). Sie soll den Titel ‘Leise’ tragen in anagrammatischer Anspielung auf seine Tochter Elise. Boca Raton verarbeitete, ebenfalls live auf dem EARATIONAL 2004, für ‘Crop.’ konkrete Geräusche und Klänge mit elektronischen Mitteln, in ‘s-Hertogenbosch quadrophonisch, hier kastriert zum Stereomix. Tellinga hebt dabei die Vorstellungen von ‘natürlich’ und ‘künstlich’ gegenseitig auf. Seine 8 ‘Circles’ spielen auf einer teils stark abstrahierten Ebene mit Texturen, Geräuschen, Zeitlöchern, dass selbst so Elementares wie Wind und Wasser zu Klangmolekülen zerstäubt werden, aber auch mit Vogelstimmen oder einem Klang, als ob man mit dem Schlauch eine Blechwanne ausspritzen würde.

“Product 05” reviewed by Igloo

Portugal’s Crónica once again must be acknowledged for keeping to task, and truly offering work that is challenging in the busted world of electronic music. Freiband (Frans de Waard) and Boca Raton (Martijn Tellinga) team up to release their split live recording from 04’s Earational Festival (the Netherlands). The jittery “Temptations” sways with a ridged and weighed crackle, something of a rocking ship on stormy seas complete with outdated floorboards. As the low rumble of droney hum beckons quietly into the distance a warning tone glides resonantly like a constant reminder, an alarm call. Throughout de Waard uses a low-grade vinyl hiss to play on the artist’s hand in the work, an organic earthy reminder that we all grew from an analogue world that was far less Technicolor just a few years ago. “Heaters” builds this up into a field of braided friction, as it warms up the room, literally. As the chugging motor of Boca Raton’s “Crop” (circles) begins there’s a bit of space, a breath, and some sense that activity like watching, searching and scraping is taking place. It’s an active piece that also blends lovely, yet sheer Asian tonalities that just glisten. It sounds like Tellinga has incorporated field recordings of blunt force winds, adding a natural percussive element here. As these circles evolve he adds tension with tiny gestural pieces that are a bit fidgety, and uncoordinated. These circles build like a forceful gas and wind down to a soft scratch like a rake on hardened, smooth surface. The sweet chirping of an arboretum bodes well for the sonic tones that just let go into the wilderness. It’s quite rapturous how he did that. 4 1/2

TJ Norris

“Product 05” reviewed by Noisy Neighbours

Freiband/Boca Raton stellt ein Split-Album mit Liveaufnahmen vom “Earational Festival for Electronic Music and Audio Art” dar. Freiband ist ein Projekt von Frans de Waard, der auch bei Kapotte Musiek, Beequeen und Goem aktiv ist/war. Soundadjektive zu “Replay”, so der Untertitel seines Beitrages, sind im Brainstorming: flirrend, insektenhaft, schwebend, schabends, knarzend und knisternd. Im Allgemeinen verliert man sich dabei mit leicht nvervösem Blick auf den Schwingen eines überdimensionalen Netzflüglers, in “Rocks” schwillt brutzelnd die Intensität an. Freiband beweisen ein gutes Gespür für freie Electrocsounds, die im Verlaufe des Klangexperiments nicht zum Selbszweck verkommen sondern immer wieder neue Hintertüren öffnen. Reizvoll eigen.

Boca Ratons “Crop” fordert den Hörer mit seinen sehr minimalistischen, geflüsterten Soundschleifen. Sehr frei und rein atmosphärisch. Field Recordings digitaler Welten. Ein subversives Ãœberwachungsschallexperiment. Ein Hörspiel zu falschfriedlichen abstrakten Welten, deren Geschichte je individuell geschrieben werden muss. Ein leiser elektronischer Eskapismus. Ansprechend, aber ganz klar nur für Freunde des klanglichen Experiments.

Anderart.

Christian Eder

“Product 05” reviewed by Touching Extremes

While it’s true that many concrete/electronic projects on the current scene sound more or less similar, some of them are made with a care for the detail which distances them from the crowd. Such is the case of this split CD: Freiband, one of the many names of Frans De Waard, produces music through the reworking of pre-recorded materials going into a process of hard disk scratching; just another glitch and noise release, right? Dead wrong: the sounds mostly manifest themselves in pretty tranquil spirals, their slowly mutating skin showing a mixture of static sweetness and menacing sub-distortion inviting not to lower your guard any moment. Boca Raton (Martijn Tellinga) works within the realms of pregnant austerity through acousmatic tracks mixing field recordings, white noise whirlwinds, small-sound activity à la Asmus Tietchens and more than one wink to silence itself. The sapient assembling and scarce processing of the source material adds a touch of spontaneous ingenuity that elevates this music from the cauldron of the “already heard”; it meshes fine with my own environment, too – and the last track “Circle ‘8” is a profound Ilios-like planetary vibration.

Massimo Ricci

“Product 05” reviewed by Areen, weekly Cultural Supplement of Eesti Ekspress.ee

Kaks eksperimentaalset laivi: Freiband (Frans de Waard, Beequeen, Goem jm) on oma laivi aluseks võtnud Ritornelli all ilmunud albumi “Microbes” helid: rütmilised sirinad, “poeetilised” naginad ja mürad. See album kõlas umbes nii, nagu oleks lehemardik (või pigem kilk) päriselt DATi kinni jäänud ja seal siristanud. Minu mäletamist mööda oli see aastal 2002 väga huvitav, ja eks vist nüüdki. Orgaaniline, ajuti peaaegu kuuldamatu ragin. Pikad, mühisevad vaikuseperioodid – plaat on glitch’i ja digitaalsete kiiruste pehme segu. Valmistamiseks kriimustas de Waard kõvaketta, millel oli uus Beequeen, pinda. Boca Ratoni muusika on rudimentaarne, moodustatud heliplokkidest, mis koosnevad peaaegu ainult tekstuurist ja aja möödumisest (umbes nagu akustiline Rothko, kui sellist nõmedat väljendit tohib kasutada). Vaheldusrikkus, ootamatus ja lihtsus. Midagi täiesti ennustamatut vastukaaluks Freibandi kompulsiivsusele.

Erkki Luuk