“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Etherreal

Aujourd’hui, ils poussent le concept un peu plus loin. Après avoir détruit la musique, maintenant qu’il ne reste plus rien, à l’heure où celle-ci se dématérialise sur internet, il ne reste plus que les auditeurs, le public, et c’est ce public qui fait l’objet de ce deuxième volet.

Le disque ne contient qu’un seul morceau d’une heure, sur lequel on entend le public applaudir. La musique est complètement absente. Le morceau commence par une brève séquence bruitiste nous faisant penser à un vaisseaux spatial franchissant la vitesse de la lumière, nous téléportant dans l’univers d’Autodigest : les membres d’un groupe lancent un “Thank you !… Good night !!” et les applaudissements fusent. Pendant une heure ils ne ralentiront pas, tout juste laisseront-il un peu de place à des cris hystériques d’une foule en délire. Et Autodigest ne fait pas les choses à moitié. Les enregistrements qui doivent leur servir de matière première ont certainement été effectués dans des salles immenses, voire même des stades pour obtenir un tel résultat. Le morceau termine comme il a commencé, “Thank you !… Good night !!” et la même séquence bruitiste pour revenir à la réalité.

Alors quoi ? Délire conceptuel ? Certes, mais encore ? On pourrait y voir là le rêve d’un artiste qui n’aura jamais autant d’applaudissements, et qui du coup enregistre l’ovation de ses rêves. Ou bien encore comme un hommage au public oublié sur le premier volume.

Toujours est-il que Autodigest poursuit son engagement, sa recherche, sa critique de la société du spectacle, d’une soit disant culture “pop” en mettant l’accent sur sa futilité (ici le public n’applaudit personne) et le besoin que nous avons de nous distraire, de nous amuser, d’aimer et de le faire savoir.

Un disque qui ne laissera personne indifférent et qui devrait même provoquer des réactions très tranchées. Entre génie et foutage de gueule, nous avons choisi.

Fabrice Allard

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Cyclic Defrost

Like an eviscerated live performance with its innards trailing in the dust, A Compressed History of Everything Ever Recorded Vol 2 captures the sounds of applause post-performance, and extends them into a veritable orgy of hand to hand combat. Or so it seems after 50 minutes of non-stop clapping, cheering, whooping, and at some stages crys of either pain or ecstacy, it’s hard to tell. Far from the typical ‘clap your hands everybody’ shouts of a live experience, Autodigest have overlaid ovations from what could be innumerable performances, it’s hard to tell, as over the fifty minutes of clapping the energy never lets up – it’s like one big encore. Though it’s pretty much a one-trick pony; the joke of the endless applause can wear thin pretty quickly – but like an incessant car alarm, as one’s ears become attenuated to the relentless barrage, new textures, structures and timbres appear, and the excitement that a hyped crowd elicits ebbs and flows. It’s a strange but satisfyingly quirky release, that ultimately poses quite serious questions regarding the nature of crowds, the human condition, the infectious nature of applause, and even the very notion of music in what seems like an inane exercise.

DH

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Fear Drop

Voici un disque spécialement destiné aux chroniqueurs qu+il défie par son concpet initial radical. Si l’audace artistique est amplement auscultée, décryptée, décortiquée par les journalistes encartés ou passionnés, l’audace éditoriale des labels l’est beaucoup moins, peut-être par réflexe consumériste qui veut que la démarche de chroniqueur renvoie fatalement à l’acte commercial de production d’un produit, même si la bonne volonté non lucrative des protagonistes n’est pas toujours à mettre en doute. Ce second volume de l’anthologie très spéciale de la musique selon Autodigest pourrait donc apparaître comme un suicide commercial s+il n’était pas inscrit dans une démarche partagée entre le situationnisme et et la critique musicologique. La plage unique de ce disque, uniquement composée d’applaudissements de concerts avec de variations et des intensités successives, expose la nature symbolique du disque dans une société du spectacle et de la consommation de masse. La musique dite d’avant-garde elle-même tend à devenir une nouvelle form de pop, la précédente étant tombée dans la fange nostalgico-recycleuse. C’est alors bien leur propre processus consumériste qui excite les auditeurs et non plus leur intérêt dans le contenu artistique du sopport. Ce fatalisme est exacerbé par une ironie poussée jusqu’au non-sens, jusqu’à l’invitation à activer le mode “repeat”. Ce live ubiquiste éternel est aussi un pied de nez à l’industrie du disque qui joue la victimisation doublée d’une diabosilation des effets d’un système qu’elle a elle-même engendré par pur intérêt mercantile, dans le mépris total de l’intelligence du public. Ce second volume peut donc être perçu comme une forme d’hommage à ce système autodestructeur, un disque à la fois humaniste et radical à ranger auprès du single au papier de verre “I’m Psycho for your love” de Dust Breeders.

Jérôme Langlais

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by ei magazine

As the byline describes with rapt attention, this is “spontaneous, improvised, slow crescendo by every audience ever.” Yes, it is what it says: an entire disc of applause. A ceaseless, neverending, nay-eternal timestretch of the manic, slavish response of rawkshow sheep goggling tight spandex cockjocks, the disgusting, hamfisted crapclaps of the orgasmic bourgeoisie, the pre-pubescent squeals of Britney Spears fanclub flambés. Whatever: the show must go on, and when it ends, it ends as the only thing the show ever wanted and will want: its fresh, stinking load of applause dumped in your lap like tomorrow’s burrito and six-pack on the exit-run. Which is to say that this is quite possibly the most daring finger-flip of an avant-garde attack to hit since, well, since Sid’s punkspit, Zappa’s lights-on gyrodances, Dada’s destruction, and Breton’s audiente alienation. It’s up there, a useless disc for perfect times of utter irony in the face of a world gone mad slapping their fatty, flabby appendages together. Three cheers for the bravado of Autodigest.

Tobias C. Van Veen

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Terz

Und hier kommt er: eine Stunde lang Applaus. Tut gut, nech? Sirius: das Audiokonzept?projekt Autodigest nimmt sich konsequent und mit etwas help from its theoretical friends Debord, Baudrillard, Harvey oder Adorno dem medialen Zustand von Musik in Zeiten an, in denen wir sie schneller runterladen als hören können. Das konsequente Projekt, legendär durch das kürzeste Konzert der Welt (halbe Sekunde), nimmt sich eines der letzten analogen auratischen Audio-Mysterien unserer Zeit an: dem Publikumsapplaus, und kreiert einen unglaublichen tragikomischen Drone für euer soziales Kopfwohnzimmer.

“Product 05” reviewed by Jade

2 nouveaux albums viennent enrichir le panorama électro-acoustique du label Cronica qui consomme une nouvelle fois son appétit pour les collaborations croisées. 5ème production au banc d’essai des Product series, le duo Freiband/ Boca Raton est constitué pour sa partie droite de Frans De Waard qui présente ici la dernière émanation en date de son esprit Schizophrène, FREIBAND. Débuté en 2001, ce side project aux travaux de GOEM, ou de MIMEO a déjà sorti 3 albums et plus récemment une contribution pour le label Cocosolid city. Enregistré pour partie en session live au Muziekcentrum et à l’Errational courant 2004, Replay, est une extrapolation de l’album Microbes sans en être une réinterprétation.

Texture, Volume, Flux et reflux et espace temps,voici la marque de fabrique du sieur de Waard où la sensation prend fréquemment le pas sur la réflexion. Une esthétique coincée quelque part entre une hypothèse post-industrielle et environnementale où de lentes nappes de grésillements submergent peu à peu l’auditeur. Une profonde et paisible apnée, totalement envoûtante. Martin Tellinga /Boca Raton pour sa part, a débuté son projet 16 ans auparavant, disséquant et ré-assemblant depuis cette époque sons concrets/acoustiques et éléments synthétiques pour une réflexion mêlant sons naturels et créations artificielles plus abruptes que son co-listier (dans l’esprit d’un Björgfulsson). Bien moins porté sur les ciselures sonores et autres détails fragiles du tympan, King Glitch est l’hérétique progéniture du duo Islando-Suédois composé de Björgulfsson et Ohlsson. Hérétique dans la mesure, où il donne, au détour de ce projet une forme ” structurée et mélodique ” à leurs pulsions sonores ( dansantes !) , un essor à leur tendance hédoniste, un appétit certain pour la destruction qui prend ici les atours d’une sorte de minimale techno claudicante, ponctué de sonorités annexes. Pourtant, loin de cette frange techno, le propos est principalement à l’excentricité, à la débauche surréaliste, comme un pendant musical de l’univers Gonzo d’un (Feu) Hunter S Thompson. La dérive free n’est jamais loin est nous entraîne dans des climats versatiles, tendus ou apaisés, virevoltants ou horizotaux. On ne s’attendait p s à moins d’éclectisme de la part de Heimir Björgulfsson, plongé depuis nombre d’années dans une réflexion autour de la dichotomie sons naturels/ sons digitaux, tiers de Stilluppsteypa (près de 20 albums) , Vacuum boys ou en solo (7 albums) et accessoirement boss du très pointu label FIRE INC. Jonas Ohlsson, quand à lui à un parcours plus discret, avec quelques enregistrements de ci-delà pour Staalplaat et ReR. Fans de Whitehouse, residents, Zoviet France ou Smersh, il a su pervertir son amour de la musique post-industrielle à ses goûts plus récents. Les 2 hommes ont par le passé déjà collaboré, en 2001 sur Staalplaat (Unspoken Word Tour) et en 2003 sur Botrop Boy ( Fur Your bears only) Un vrai grand moment d’hallucination rythmique pour 2 musiciens qui nous avaient pourtant par le passé habitués à un certain ascétisme dans la création.

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Bad Alchemy

Die Gesellschaft des Spektakels klatscht sich selber Beifall, bis das Fleisch von den Knochen fällt. Gegenstand und Anlass des Jubels sind egal, „it is the process of consumption, not its object, that we are currently enjoying.“ Konsequenter Weise bringt AUTODIGEST bei Ubiquitous Eternal Live (Ash International 6.1 + Crónica 016~2004), Vol.2 der Reihe „A Compressed History of Everything Ever Recorded“, nur noch das ewige Geknatter patschender Hände, Standing Ovations als Event per se. „Somewhere along the way, we seem to have forgotten what exactly we were cheering for.“ Die Spirale der Verpoppung von Allem dreht durch und der Song bleibt immer der gleiche: Buy and enjoy and buy and enjoy and buy… Die Generation „Ich-bin-doch-nicht-blöd“ im Zwiespalt zwischen Logo und Schnäppchen und immer weit draußen auf der Hysterieskala jenseits des Superbusterblasterlativs. Starkult, Warenkult, Ichkult. Für die von Autodigest geloopte Megaekstase lässt sich schwer ein Grund vorstellen, der sie real verursacht haben könnte – nicht die Landung von coolen Aliens, nicht die gentechnische Wiederherstellung der Beatles, kein Jackpot für alle, keine Wiedervereinigung, kein Ende aller Kriege und keine We-are-the-Championship. Aber wenn Nike die Preise halbieren würde?

“Product 05” reviewed by Feardrop

Témoignage de concerts enregistrés au festival hollandais Earational (2004), ce split-CD est plus qu’une rencontre de circonstance. Freiband est l’un des alias les plus récents de Frans de Ward (Beequeen, etc.), et Boca Raton est le project musical de Martijn Tellinga – les deus hommes ont travaillée côte à côte pendant plusieurs années au magasin Staalplaat d’Amsterdam. cette connaissance que l’n suppose profonde a sans doute gouverné le choix de la cohabitation. C’est le moment d’entendre ce qui les rapproche et ce qui les sépare musicalement. Freiband est voisin, parmi les autres projects de F. de Waard, de Goem. Les sons y sont aussi abstraits, mécaniques, résonants et infra. Ils semblent émis par le coeur de la machine, ce qui, prosaïquement, est avéré. F. de Waard travaille sur des disques durs griffés, avec lesquels il traite et séquence sa banque de sons. C’est une musique intensément sombre, à rapprocher des magmas analogiques de Pan Sonic, mais rarement la pulsation y est admise – seules quelques oscillations de transmission hertzienne affichent un rythme soutenu, à l’horizon. C’est la traversée d’un paysage faiblement vallonné, de ses accidents discrets, de ses colonies d’insectes virtuels, le crépitement servant de texture plus souvent que de rempart. Le ciel qui le couvre est une nappe élégiaque, lointaine et voilée par les condensations de vols de criquets cuivrés.

Ce n’est pas un morceau en commun qui assure la transition entre les deux projects, mais una plage de quelques secondes de silence. L’univers de Boca Raton n’est pas radicalement étranger à celui de Freiband. Il en est frontalier et connaît pour l’essentiel la même topologie. Mais son premier versant est plus hydraté, de nombreuses sources de drones métalliques coulent et s’entrecroisent. Ils cessent parfois leur course étrangement, disparaissant au profit de minuscules manipulations craquantes. C’est que Boca Raton se veut um lieu équilibré de rencontre et de mixité entre les captations concrètes et leur traitement analogique. Mais cetter étendue, contrairement à celle de Freiband (et ce n’est sans doute ce qui rend son écoute moins passionnante), n’est pas peuplée, livrée uniquement à son esthétique aride… jusqu’à cette tardive apparition de chants d’oiseaux, une épiphanie lumineuse qui se reflète dans les soubassements de morceaux suivants: en quelque sorte la naissance dew la réverbération.

DB

“A Compressed History of Everything Ever Recorded, vol.2: Ubiquitous Eternal Live” reviewed by Jade

Le label portugais cronica continue à explorer avec une curiosité et une intuition rare la matière sonore pour en extraire des axes de recherches didactiques et philosophiques inaccoutumés. Depuis Ash int, on n’avait pas eu vent d’aussi originaux pivots de réflexions. En un sens, l’ombre de MC Harding, boss du label Ash n’est pas loin puisqu’il co-signe ce second volume d’Autodigest. Le premier volume s’était évertué à stigmatiser les affects et les syndromes inhérents à la compression digitale ; Abandon de la haute fidélité au profit de la rapidité, la vitesse plutot que la subtilité. Ce deuxième volume est l’occasion de creuser une nouvelle frange, une autre entrée sur la production de sons. Il s’attache ainsi, en s’appuyant sur la diffusion actuelle via les nouveaux supports, à critiquer sous un angle cynique cet état de fait, l’illogisme absolu qui veut qu’on puisse avec une simplicité toujours plus grande avoir accès à la production mondiale sonore alors que le temps (non élastique) ne permet pas d’en apprécier le contenu, ni d’en découvrir le charme réel lors de lives Cela se traduit sur disque en une superposition jubilatoire et crescendo d’audiences et de publics en fin de concerts, standing ovation, applaudissements renouvelés, qui au fil du disque se stratifient les uns aux autres pour donner au final un malstrom sonore (peut-on encore parler de sonorités ?) absolu. Des bruits de mains, des cris de joie pour nous rappeler cette phrase en pochette intérieure ” Somewhere along the way, we seem to have forgotten what exactly we were cheering for… ” Une démarche jouissive dans ces vues, proches des théories de Toffler, Baudrillard et Debord et enthousiasmante dans ses fins même si on écoutera pas le cd en boucle. Drôle et profond.

Julien Jaffré

“Product 05” reviewed by De-Bug

Langsam rotierende, in sich verzahnte Konstrukte, die sich immer wieder, nach Vollendung eines Ger äuschzyklus, neu öffnen, abrupt schliessen, zufällig formieren, oder langsam in sich zusammenbrechen. Was für eine hohe Dichte diese Musik besitzt und wie mitreißend sie eigentlich erst, wenn die CD durchgelaufen ist und man aus dem berauschten Zustand langsam wieder zur Besinnung kommt. Beeindruckend, dass diese Musik gleichermaßen bedrohlich sowie beruhigend klingt. ****

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